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Photo du rédacteurLes carnets d'Asclépios

VIVRE ET LAISSER MOURIR

Dernière mise à jour : 8 mai



La chute avait lézardé une digue qui avait elle-même rompue pour inonder les vallons, les collines et les prairies neuronales de son cortex suranné. L’hématome sous dural naissait comme un nouveau lac hématique modifiant la géographie cérébrale. Pour juguler la crue fatale, nul besoin de renforcer le môle mais simplement de calmer le flux primatiale. Haro sur l’apixaban, l’ami du cœur, empêcheur de cailloter en rond, le fluidificateur compulsif devenait le criminel immersif.

Après cette tempête, la vie reprit son cours comme en cet âge. Les journées s’égrainaient et l’homme s’habituait à ce nouveau paysage. Le soleil aurait pu rayonner encore plusieurs années s’il n’était apparu cette toute petite chose. Un caillou dans la chaussure, un caillot dans la tubulure. D’un côté le fleuve fuyant, sur l’autre versant le canal condamné. Si j’ouvre ici, je remplis là-bas et si ici je ne me bats, je condamne ce bras. Dilemme médical, décision cornélienne. Le choix m’échoit, soit laisser mourir, soit décider de tuer.

Je tranche et décide de vivre et laisser mourir.


À monsieur S.





Iconographie: Au bord du lac Léman par Antonin Fanart







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