Morte de faim. C’est le titre du quotidien qui rapporte cette nouvelle qui me glace encore le sang. Une patiente serait morte de faim au CHU de Dijon.
L’explication : une intervention chirurgicale était prévue donc la patiente est gardée à jeun. L’intervention étant repoussée, la patiente aurait été maintenue à jeun. Il semblerait que les multiples reports aurait été suivis des mêmes conséquences avec une femme privée de nourriture pendant 7 jours. L’hôpital se défend, la patiente présentait d’autres pathologies, des plateaux lui auraient été fournis…
Je ne suis pas là pour discuter de ce qui s’est réellement passé, je n’y étais pas et la police et la justice (aussi délabrés que la santé) rendront leurs conclusions.
Si je prends la plume, c’est pour vous parler de mon expérience. J’ai officié dans un centre hospitalier d’une petite ville de dix mille habitants. Comme dans tous les services de médecines, on a parfois recours à nos consœurs et confrères de chirurgie. En un an dans cet hôpital, il m’est arrivé quatre fois la même histoire. Le ou la patiente nécessite une intervention chirurgicale, instruction est données de garder la personne à jeun, le lendemain on attend l’appel du bloc, la journée passe, il est dix-huit heures, le bloc appel, opération repoussée au lendemain. Patient(é) gardé(é) à jeun, et ainsi de suite pendant trois à quatre jours.
Alors vous aller allumer votre télé, votre radio, lire le journal ou tout autre moyen d’information, et vous allez lire que ces situations n’arrivent jamais, que c’est exceptionnelle…
Et bien non, ça ne l’est pas. Ce qui est exceptionnelle c’est que cette situation se solde par un décès ET que l’information soit relayée dans la presse.
Comme nous sommes d’une nullité désarmante pour la prévention, il faut attendre la catastrophe pour s’émouvoir. Des situations comme celle-ci je vous en rapporte régulièrement. Comme j’ai à cœur de ne pas lasser, je ne raconte jamais deux situations identiques, mais malheureusement, aujourd’hui en France, on peut mourir de faim dans un hôpital…
Iconographie: La Faim du Monde par Valérie Nogier
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